Depuis l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence, Engie n’occupe plus une position monopolistique sur le marché de la distribution du gaz. Les particuliers ont aujourd’hui la possibilité de choisir librement leur fournisseur… et de réaliser d’importantes économies ! Voici quelques facteurs à prendre en compte pour faire un choix avisé !

Les différents types de tarifs de gaz

Vous envisagez de changer de fournisseur de gaz ? Prenons le temps de décrire les différentes options tarifaires du marché.

Le tarif réglementé

À l’image du tarif réglementé de l’électricité, le tarif réglementé du gaz est fixé par l’État français sur proposition de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE). Il est calculé en prenant compte d’un certain nombre de facteurs, en premier lieu desquels les coûts de transport, d’approvisionnement et de distribution, mais également le prix du gaz sur le marché du gros européen. La commercialisation des offres à tarif réglementé est l’apanage d’Engie et de petits fournisseurs historiques locaux. Gardez à l’esprit que ce tarif est évolutif, puisqu’il peut être réévalué à la hausse comme à la baisse plusieurs fois dans l’année.

À titre d’exemple, voici les conditions tarifaires proposées par Engie dans le cadre de son offre à tarif réglementé.

Grille tarifaire TTC des tarifs réglementés du gaz d’Engie – au 1er février 2022

Classe de consommation (kWh)Abonnement annuel(€)Prix du kWh (€)
Zone 1Zone 2Zone 3Zone 4Zone 5Zone 6
Base (0-1000)102.12 0.11210.11210.11210.11210.11210.1121
B0 (1000-6000)102.12 0.11210.11210.11210.11210.11210.1121
B1 (6000-30000)249.72 0.08730.08800.08870.08940.09020.0909
B2i (30000-300000)249.72 0.08730.08800.08870.08940.09020.0909

Les offres de marché

Depuis 2007, les tarifs du gaz peuvent également être fixés librement par les fournisseurs énergétiques alternatifs, à l’image d’ekWateur, de TotalEnergies, de Mint, d’Ilek ou encore de Wekiwi… L’on distingue deux grandes situations.

Les prix indexés

Dans le cas des offres à prix indexé, le coût du kWh de gaz varie dans les mêmes proportions que le tarif réglementé, en fonction d’un coefficient multiplicateur négatif. Si le prix du kWh est généralement inférieur, ce n’est pas nécessairement le cas de celui de l’abonnement ! Dans ce type d’offre, le prix de l’énergie est par ailleurs susceptible de varier chaque mois, ce qui n’est pas toujours pratique lorsque l’on souhaite estimer au plus juste ses dépenses énergétiques futures. Comme c’est le cas dans la cadre des offres à tarif réglementé, le prix du kWh de gaz a tendance à augmenter à l’approche de l’hiver, lorsque la demande s’accroît. 

Les prix fixes

Dans ce cas de figure, le fournisseur s’engage pendant une période définie sur un prix fixe du kWh de gaz. Les conditions tarifaires n’évoluent donc pas en fonction des fluctuations du marché, ce qui peut être très pratique en cas d’augmentation massive du coût de l’énergie. Dans ce type d’offre, le prix de l’approvisionnement en gaz reste stable pendant une période contractuelle de 1, 2 ou 3 ans.

[encadre]Bon à savoir : La fin du Tarif Réglementé de Vente de gaz

Depuis le 20 novembre 2019, il n’est plus possible de souscrire un abonnement à tarif réglementé de gaz auprès d’Engie. Les particuliers sous contrat seront automatiquement basculés sur une offre de marché à partir de 2023. Le Tarif Réglementé de Vente de gaz disparaîtra totalement en juillet 2023.[/encadre]

Les offres duales gaz + électricité 

On appelle offre duale un abonnement comprenant à la fois l’approvisionnement en électricité et en gaz. Pour le consommateur, cette option présente bien des avantages, puisqu’elle lui permet de regrouper sur une même facture l’ensemble de sa consommation énergétique. Bien souvent, les offres duales seront plus avantageuses financièrement. Le consommateur paiera en général moins qu’en cumulant réellement deux offres chez des fournisseurs différents.

Les facteurs qui influencent le prix du gaz 

Les caractéristiques du logement 

Pour choisir l’offre énergétique la plus adaptée à votre profil, il s’agira de tenir compte de ces différents éléments :

La surface à chauffer : plus la superficie de votre logement est importante, plus vos dépenses en gaz augmenteront.

Le type de logement et son année de construction : la qualité de l’isolation thermique est un facteur à prendre en compte. D’un point de vue général, si vous utilisez le gaz comme source principale de chauffage, moins les déperditions thermiques seront importantes, moins votre facture sera corsée.

L’usage du gaz et les équipements : vos besoins diffèrent bien entendu si vous utilisez uniquement le gaz pour cuisiner, ou si vous en avez également besoin pour chauffer votre intérieur ou profiter de l’eau chaude sanitaire.

Le nombre d’occupants : à surface équivalente, votre facture ne sera pas la même si vous habitez seul dans votre logement ou si vous êtes à la tête d’une famille de plusieurs enfants.

L’occupation du logement : s’agit-il de votre résidence primaire ou de votre résidence secondaire ? Passez-vous la plus grande partie de votre temps chez vous ou y êtes-vous uniquement le soir et le week-end ?

En dehors des montants liés aux taxes, à l’acheminement et à la distribution, le prix de votre facture de gaz dépendra essentiellement de votre consommation. Plusieurs critères sont à prendre en compte.

La classe de consommation

Il existe aujourd’hui 4 grandes classes de consommation :

Catégorie Base : elle renvoie à une consommation en gaz inférieure à 1 000 kWh par an. C’est le type de formule proposant le prix d’abonnement le plus avantageux, mais également le prix en kWh le plus élevé. Le tarif Base correspond à une utilisation du gaz pour la cuisson des aliments.

Catégorie B0 : elle correspond à une consommation annuelle comprise entre 1 000 et 6 000 kWh. L’utilisation du gaz s’effectuera dans la cuisine et pour l’eau chaude sanitaire.

Catégories B1 et B2i : elles correspondent respectivement à une consommation annuelle comprise entre 6 000 et 30 000 kWh et 30 000 et 300 000 kWh. Dans ce type de formule, le prix au kWh est fortement réduit, mais le coût de l’abonnement est bien moins avantageux qu’il ne l’est dans les classes de consommation inférieures.

La zone tarifaire

En France, certains territoires sont plus difficilement accessibles que d’autres pour le gestionnaire du réseau. Cette difficulté de desserte en gaz justifie la division du pays en 6 grandes zones tarifaires. Pour le consommateur soucieux de réaliser des économies, le principe est simple à comprendre. Plus il sera complexe pour Engie d’acheminer l’énergie jusqu’au point de consommation, plus le prix du gaz sera élevé. Et réciproquement !  

Variation du prix du kWh de gaz selon la zone tarifaire

Zone 1Zone 2Zone 3Zone 4Zone 5Zone 6
Prix de base+ 2 %+ 3 %+ 4 %+ 5 %+ 6 %

Vous trouverez en ligne des outils vous permettant de déterminer votre zone tarifaire en fonction de votre lieu d’habitation et de votre fournisseur. 

Principales villes françaises et leur zone tarifaire

Zone tarifairePrincipales villes 
Zone 1Lille, Lyon, Marseille, Tours, Nantes
Zone 2Paris, Rennes, Caen, Limoges, Toulon
Zone 3Nice, Perpignan, Chartres
Zone 4Bourseul, Gap, Paimpol
Zone 5Albertville, Aurillac, Pornic
Zone 6Beaumont, Maroilles, Villeroy
Bon à savoir : Les zones tarifaires, pas pour tout le monde ! 

Les zones tarifaires ne s’appliquent qu’aux particuliers appartenant aux classes de consommation B1 et B2i. Les petits consommateurs en gaz, utilisant moins de 6000 kWh de gaz par an, ne sont donc pas concernés par cette distinction. 

Le mode de calcul

Historiquement, le montant d’une facture en gaz pouvait être calculé à partir :

De la consommation estimée à partir de la consommation historique du foyer.

De la consommation réelle transmise par le client à son fournisseur.

D’un relevé de compteur effectué par un technicien Engie.

Depuis 2017, Engie s’attelle à déployer à travers le territoire le compteur intelligent Gazpar. En 2022, quelque 11 millions de Français pourront profiter de ses avantages. Par l’intermédiaire d’une séquence d’ondes radio de faible intensité, émise deux fois par jour, ce compteur communicant pourra transmettre de façon automatique les données de consommation au gestionnaire. 

Bon à savoir : Une consommation en kWh ou en m³ ?

Votre compteur indique une consommation en m³, mais votre facture mentionne des kWh ? C’est tout à fait normal ! Un coefficient est appliqué par votre fournisseur pour réaliser cette conversion. Il est bien entendu strictement le même chez tous les opérateurs.

Le type de gaz 

Bien entendu, le montant de votre facture dépendra également du type de gaz que vous utilisez. Voici les principales options qui s’offrent à vous :

Le gaz naturel : majoritaire en usage domestique, il est extrêmement pratique au quotidien. Distribué par l’intermédiaire d’un système de canalisations centralisé, il ne nécessite en effet aucune recharge ou bouteille à stocker !

Le gaz butane ou propane : il s’agit de gaz de pétrole liquéfié et stocké en bouteille. Le butane est principalement utilisé pour la cuisson, voire le chauffage.

Les biogaz : cette catégorie regroupe principalement le biométhane et le biopropane.

Changer de fournisseur gaz : pourquoi faire ?

Faire des économies

Si la plupart des particuliers français reliés au réseau de gaz font encore majoritairement confiance aux offres à tarif réglementé, c’est davantage par habitude que par volonté. Les offres de marché proposent en effet généralement des conditions financièrement plus avantageuses, pouvant aller jusqu’à -10 % sur le prix du kWh hors abonnement. 

Pour une maison mal isolée de 120 m² accueillant une famille de 4 personnes, la consommation annuelle de gaz s‘élève à environ 25000 kWh. Au tarif réglementé, cela équivaut à une dépense énergétique de 1535 €. Il est donc possible d’économiser près de 200 € en changeant simplement de fournisseur. 

Profiter des conseils d’un bon service client

En dehors des problématiques financières, votre choix de changer de fournisseur pourra également porter sur la question du service client. La qualité du conseil, la pédagogie et la disponibilité constituent des facteurs importants pour de nombreux consommateurs.

Pour faire le bon choix, vous disposez de plusieurs solutions :

Le comparateur LeLynx.fr, qui souligne les points forts de chaque service client ;

Le rapport du Médiateur de l’énergie, qui recense le taux de litige pour chaque fournisseur énergétique.

Les différents prix remis par des associations de consommateurs ou des organisations indépendantes et non gouvernementales

Parce que c’est gratuit !

L’État français garantit en effet la réversibilité du passage d’un fournisseur de gaz à un autre. Dans les faits, cela signifie que vous êtes libre de changer de fournisseur énergétique quand bon vous semble, sans avoir à justifier votre choix et sans pénalité. Pour trouver le prestataire idéal, n’hésitez pas à utiliser notre comparateur d’offres en ligne. Il vous permettra d’avoir une vision plus claire de la réalité du marché à un moment donné.

Bien entendu, compte tenu des fluctuations caractéristiques du marché du gaz, nous vous conseillons de réitérer l’opération plusieurs fois dans l’année, de façon à être sûr de profiter des meilleures conditions ! 

Facture de gaz – qu’est-ce que je paie vraiment ?

Le prix final du gaz ne dépend bien entendu pas uniquement de celui de la ressource brute. Les opérations nécessaires à sa production, à son acheminement et à sa distribution doivent également être prises en compte.

Les coûts d’approvisionnement du gaz

En France, la consommation en gaz est presque exclusivement satisfaite par l’intermédiaire d’importations. Malgré la croyance populaire, le gaz que nous consommons n’a pas exclusivement été produit en Russie, mais également en Norvège, aux Pays-Bas ou en Algérie. Les autres pays producteurs de gaz, à l’image du Qatar ou de l’Iran, sont géographiquement trop éloignés. 

Ces différentes sources d’approvisionnement constituent bien entendu un atout pour la France, puisqu’elles lui permettent de diminuer les risques liés à d’éventuels aléas politiques diplomatiques ou techniques. L’absence de gaz sur le territoire français rend néanmoins le pays dépendant des conditions du marché, comme la crise énergétique de 2021 est venue nous le rappeler.

On estime que les coûts d’approvisionnement en gaz naturel représentent environ 60 % du tarif réglementé de vente du gaz. Ils correspondent aux montants versés par Engie aux producteurs.

Les coûts d’acheminement, de stockage et de distribution du gaz

Puisqu’il n’est pas produit sur le territoire, le gaz naturel doit nécessairement être acheminé vers les quelque 11 millions de points de consommation français. Il voyage à travers de gigantesques canalisations sous-marines ou souterraines, que l’on nomme gazoducs. Dans d’autres cas de figure, l’énergie peut être transportée sous forme liquide par l’intermédiaire de méthaniers. 

Ces immenses bateaux sont notamment utilisés lorsque la distance séparant le pays producteur du pays acheteur est trop importante. Une fois arrivé sur place, le gaz peut être stocké – pour assurer l’approvisionnement lors des périodes de grand froid – ou distribué sur les 200 000 km du réseau de distribution français.

Comme vous pouvez vous en douter, le transport du gaz impacte nécessairement sur le prix final de l’énergie. On estime que ces coûts d’approvisionnement, de stockage et de distribution correspondent à environ 30 % du prix du tarif réglementé. 

Les taxes

Le montant d’une facture de gaz est également impacté par une série de taxes, qui participent à hauteur d’environ 20 % au tarif final. Parmi elles, on distingue notamment :

La TVA à 5,5 % sur le montant de l’abonnement et à 20 % sur le montant des consommations ;

La TICGN, ou Taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel ;

La CTA, une taxe destinée à financer le régime spécial de retraite des retraités des Industries Électriques et Gazières ;

La CTSSG, ou Contribution au tarif spécial de solidarité gaz ;

La CSPG, ou Contribution au service public du gaz.

Les trois points clés à retenir :

Le marché de fourniture en gaz est ouvert à la concurrence

Les offres à TRV disparaîtront à l’été 2023

Pour choisir le bon fournisseur, un certain nombre de critères devront être pris en compte : le type de gaz, la zone tarifaire et la classe de consommation